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Le divan d'Eva
17 novembre 2008

Le charme trompeur du clitocybe orangé

Quand on vit des semaines professionnellement très chargées, ce qui est mon cas depuis quelques temps, on finit (paradoxalement) par s'ennuyer le week end. Si si. Surtout quand on ne fait rien de plus passionnant que de remplir le frigo ou faire la chasse à la poussière... missions dévolues au week end.

L'autre aspect flippant du week end, c'est qu'en tant que célibataire, si vous n'avez rien de prévu avec vos proches et que vous n'avez pas le goût de faire les bars seule, un samedi soir de folie se transforme rapidement en soirée à faire la moule dans votre canapé, à regarder des DVD ou Divx en fumant des cigarettes censées vous faire rire. Le dimanche, c'est encore pire : seule et en novembre, c'est le jour le plus glauque qui soit, celui où vaut mieux rester le plus longtemps possible au lit, histoire que ça passe plus vite.

Le WE précédent s'annonçait donc sous de funestes auspices, enfin comme un WE de novembre. J'étais du coup super contente que deux amies me proposent Fontainebleau et le circuit des 25 bosses.

Prendre l'air, marcher, respirer... autant de besoins vitaux et de plaisirs simples que nous les parisiens finissons par trouver rares et luxueux...

C'était chouette cette ballade : on n'a pas eu le temps de faire les 25 bosses, mais ou moins une grosse moitié. La forêt de Fontainebleau n'en avait pas encore terminé avec l'automne : fauve, silencieuse et humide, elle nous a accueillies avec bienveillance... Ses rochers biscornus ou hiératiques pour seuls guetteurs... Personne ou presque. Il faisait trop gris peut être.

Ça fleurait bon l'automne : une odeur de terre humide et fraîche de feuilles de chêne en décomposition, de résineux aussi... Une odeur douceâtre et un peu triste que j'ai toujours aimée, une odeur particulière de requiem pour la nature moribonde.

Dans une pente une girolle... puis deux.... puis une multitude ! La perspective d'une omelette nous pousse à en cueillir... allez... facile 2 bons kilos !

Nous rentrons à la tombée de la nuit.

Quelle ne fut pas notre déception de nous entendre dire (par le primeur de Milly la Forêt, parce que la pharmacienne n'avait absolument aucune connaissance en mycologie !)que les champignons cueillis n'étaient pas des girolles... bien que très ressemblants !

Après enquête, il s'agissait de clitocybes orangés (véridique !), pas franchement super comestibles... ça valait le coup de se renseigner !

Finalement on a jeté les clitocybes, acheté des rosés des prés et de la ciboulette chez le primeur, et on s'est fait quand même une super omelette !

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