La soirée qui tue

J'ai un boulot tellement prenant en ce moment... un projet dont l'échéance est proche... tellement prenant que depuis des semaines impossible de me vider la tête.

Alors quand Koko m'a proposé d'aller avec ses copines à la soirée Barbieturix hier, j'ai sauté sur l'occasion. Celle de danser sur de rythmes binaires en suant son gin tonic sur de l'électro et accessoirement en matant de jolies filles... bref d'oublier pendant quelques instants délicieusement illusoires mes dossiers boulot.

Arrivée au Social Club peu avant minuit, ce qui offre l'avantage indéniable de ne pas avoir à (trop) faire la queue dans le froid, nous sirotons nos premiers gins tonic en discutant tranquille et en regardant la salle se remplir doucement... mmm pas trop la même faune que les soirées de la Flèche d'Or, forcément tu payes, pas mal de Barbies cheveux longs slim/bottes/débardeur sexy de rigueur... quelques garçons hétéros branchouille semblent un peu paumés là...

La musique est pas franchement électro pour l'instant... un (long) moment de country music (?) me décide même à commander le deuxième gin tonic...

Pas encore dansé, fait même un peu frais dans la boite, qui s'est bien remplie mais la clim est à fond...

Je vais me fumer une clope dans une annexe glauque et me fais brancher par une charmante asiatique, rejointe par un de ces jeunes mecs qui lui roule une superbe pelle et me taxe une clope au passage... je reviens dans la salle hilare, l'effet du gin tonic sans doute...

La salle s'est bien remplie... je rejoins la p'tite bande en constatant que oui effectivement certaines femmes sont charmantes ici, mais... en couple avec d'autres femmes tout aussi charmantes... ça agrémente la soirée qui pour l'instant a du mal à décoller niveau zique. Tout le monde attend Chloé et son set autour de 3h30 (et crois moi à cette heure c'est loin encore)

Je me rassieds et sirote mon gin tonic qui déjà est... à marée basse.

Puis je l'ai vue elle était debout, en face de moi assise, nos regards se sont croisés et là elle a fait ce truc incroyable : elle a incliné la tête vers le bas en diagonale comme la reine Élisabeth saluerait son peuple tu vois le genre. Elle a dit bonjour puis a pris quelqu'une par la main et est passée devant moi pendant que je blanchissais, muette sur mon pouf.

J'ai du fixer Koko quelques secondes en aspirant nerveusement mon glaçon fondu avant de la briefer vite fait.

Tout ça méritait un troisième gin tonic.

(Bon super. En même temps soirée Barbieturix tu l'avais cherché, ma grande, et elle se marre bien on dirait...)

(Comment disait Noir Désir, déjà ? ah oui soyons désinvolte et n'ayons l'air de rien)

Je l'observe un moment puis elle disparait, le gin descend trop vite et malgré mon envie de rester là avec...

Soudain la boite me semble bondée et tous ces gens très très happy. Et moi comme encore cassée en mille morceaux plus d'un an plus tard et ce sentiment de ne pas être à sa place, encore une fois.

Même pas ici dans cette boite noire et rouge remplie de lesbiennes.

Je fais quand même un tour sur la piste et essaye de mettre mes pieds dans le rythme de la musique... légèrement meilleure, mais le cœur n'y est pas trop, surtout quand au détour poteau je l'aperçois de nouveau, en train de slamer comme une folle.

Être désinvolte c'est décidément pas moi.

Ma place doit être chez moi, sous ma couette... et tant pis pour Chloé !

Retour at home sous une pluie glaciale avec les trottoirs miroitants et leurs réverbères pour immense dancefloor.